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Site Univers littéraire
13 novembre 2018

Poèmes ironiques

Le coup de pompe

Sans doute est-ce le plaisir d’essence...
Qui ne semble guère avoir de sens...
Pompez, pompez comme les shadoks,
Car du pétrole vous subirez le choc.

 
Ils pompaient, ils pompaient...

Dans ce monde de brut
de moins en moins raffiné,
nous passons Leclerc de notre temps
à lancer des Esso Esse sur des routes
Pour au Total, quel Mobil ?
Va falloir bientôt atteler un jerrican
Sans tarder derrière sa bécane.

 On se plaint d’être toujours à sec,
 Guand le moteur économique,
 en ces temps peu ordinaires,
 Se trouve au bord de l’explosion,
 dans un avenir qui semble citerne.
 Il conviendrait de rester sur sa réserve,
 voire, jauger de l’indécence de ces bouchons
 qu’ils poussent un peu trop loin.

 Il y a des coups de pompes
 ou des coûts de pompes
 qui trop souvent se perdent
 et nous mettent dans la merde.

 La vérité sortirait-t-elle d'un puits de pétrole,
Pas toujours raffinée pour faire la folle.

 
 Peut-on choisir entre l’éthanol et l’État nul,
 Y'a de quoi en tomber sur le cul :

 Voilà qui est vraiment super inquiétant!
 C'est en dégainant le pistolet de la pompe
 Qu'on prend un monumental coup de fusil :
 Essence ou diesel, c'est kif-kif.

Je vous sens bien songeur sur cet axe-là,
Bien chagrinés de toutes ces taxes-là...
Après le plein, si vous passez au péage

Sûr que vous allez avoir la rage !
De toute façon, c'est Shell que j'aime !
Alors, bonne route quand même...

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Un paon au palais... Moralité !

Un jeune paon, imbu de son plumage
Fut pris dès son plus jeune âge
En mains par une vieille pintade
Qui laissa son vieux coq en rade.

Lors, notre jeune volatile
Qui se trouvait fort volubile
Ne fut plus satisfait de son habitat
Et se rêva en costume d’apparat.

Pourquoi, se disait-il, se contenter
D’un simple poulailler, fut-il doré,
Alors que, sans travailler,
Je puis demeurer au palais.

Il me suffit, si mes calculs sont bons,
De prendre mes congénères pour des pigeons
Et, pour les prochaines élections,
De bien jouer les trublions.

Ainsi fut fait, et contre toute attente,
Il prît la place laissée vacante
Par tous les vieux coqs déplumés
Dont tout le monde s’était lassé.

Pour constituer sa basse-cour
Il fit appel à des vautours
Aptes à tondre la laine,
A amasser toutes les graines.

Ses anciens congénères
Qu’Il jugeait fort vulgaires
Virent enfin, mais un peu tard,
Qu’on les prenait pour des bâtards.

Fort de son plébiscite aux élections,
Notre dieu-paon, tel Pygmalion,
Favorisa un jeune sardouk (1)
Dont il se servait comme bouc.

Grisé par ses nouvelles prérogatives,
Celui-ci, de manière fort hâtive,
Se crut par son maître autorisé
De jeunes oisons brutaliser.

Las, malgré la volonté manifeste
De celer ces faits funestes,
L’histoire vînt à transpirer

Hors de murs du Palais.

Devant ce gros scandale,
Notre apprenti Sardanapale
Dut rétropédaler
A son grand regret.

Il envoya ses janissaires
Désigner un bouc émissaire
Mais la sauce ne prît pas
Et l’oisillon resta sans voix.

Moralité :
Même les rois de l’enfumage,
De ceux qui se voulaient rois mages,
Tombent un jour de leur piédestal
Et devront quitter leur habit royal.

Notes et références
(1): Sardouk : coq en tunisie

<< Ch. Broussas - Langage - 13 novembre 2018 © cjb ©  >>

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