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Site Univers littéraire
30 mars 2021

La Rotruenge Oh cher amour

         

La Rotruenge (ou parfois routrouenge) est un genre de poésie chantée par les troubadours et les trouvères, défini par un refrain intégré à chaque strophe, situé au milieu ou à la fin. L’une des rotruenges les plus connues est due au roi d’Angleterre Richard cœur de lion retenu comme captif au retour d’une croisade, où l’on trouve la répétition régulière du mot « pris » à la dernière rime de chaque strophe.

Ce nom proviendrait d’une pièce composée en l’honneur d’un certain "Rotrou", comte de Perche au XIes ou du mot retroentia, formé à partir de retro, adverbe indiquant le retour du refrain.

La poésie lyrique aux XIIe et XIIIe siècles comprend principalement des chansons à refrain, rotruenge, ballet et motet.
Le motet est un court poème d'inspiration religieuse le plus souvent, chanté à deux, trois ou quatre voix. Ce peut être aussi un morceau musical composé sur un texte religieux.
Le ballet est un spectacle complet réunissant poésie, musique et danse. L'un des plus connus est
le Ballet comique de la reyne (1581). Il évoluera progressivement vers l'opéra-ballet et la comédie-ballet.

Rotruenge du captif
Ja nus hom pris ne dira sa reson
Adroitement, s’ensi com dolans non;
Mès par confort puet il fere chançon.
Moult ai d’amis, més povre sont li don;
Honte en avront, se por ma reançon
Sui ces dewr yvers pris….

 (Richard Ier Plantagenêt, dit Cœur de lion)

Un autre exemple "Oh cher amour", écrit en décasyllabes (vers de dix pieds) sur trois strophes de longueur progressive (5, 4 et " vers), chacune bâtie sur la même rime et terminée par un même vers.

Oh, cher amour,

Mais que puis-je faire contre ce temps
Si terrible qui passe simplement
Et rêve de nous voler nos printemps
Sans  raison, comme ça, sournoisement…
Au fil des jours, consternant  les amants.
Oh mon dieu, cher amour, quelle injustice !

Aujourd’hui, il n’est plus temps de conquêtes,
De réjouissances et de belles fêtes,
Emphase et lyrisme de nos poètes
Ne sont que des miroirs aux alouettes.
Oh mon dieu, cher amour, quelle injustice !

Si loin de la douceur de notre enfance,
Il nous faut recourir aux manigances
Pour tenter de sauver les apparences.  
Oh mon dieu, cher amour, quelle injustice !

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<< Christian Broussas • Rotruenge © CJB  ° 30/03/2021  >>
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