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2 avril 2020

La pastorale Je me balade

La pastorale ou bucolique est un genre poétique très ancien qui a été surtout en vogue pendant l'antiquité et au XVIè siècle, se référant à la vie à la campagne et les travaux agricole, privilégiant souvent la célébration d'une existence rythmée par le déroulement des saisons.
Elle peut être teintée de réalisme montrant aussi bien la douceur que les difficultés de cette existence ou reposer sur une vue plus idéelle voire fantasmée de cette vie près de la nature et des images qu'elle suscite.

C'est le poète grec Théocrite qui, au IIIè siècle av. J.C. a initié ce genre mais c'est le poète latin Virgile qui vécut à l'époque de l'empereur Auguste qui l'a porté à son apogée avec son recueil intitulé "Les Bucoliques".  

         
Joseph Vernet La bergères des Alpes
François Boucher, La pastorale d'été

En France, au XVIe siècle, on parle plutôt d’églogues  qu’on trouve en particulier chez Ronsard ou Desportes et chez le poète pastoral Vauquelin de La Fresnaye, le spécialiste du genre.  Par la suite, on peut citer parmi les œuvres les plus intéressantes les Églogues de Fontenelle datant de 1688. Le genre a aussi intégré le roman, surtout le roman précieux avec l’Astrée d’Honoré d’Urfé  et le roman pastoral au XXe siècle dont les œuvres les plus connues de George Sand comme La Mare au diable ou La Petite fadette.

            
Pierre Ronsard                               Virgile                          Honoré d'Urfé

Je me balade

Comme chaque jour, sur la place du village
Aux maisons si vieilles qu'elles n'ont plus d’âge
Quand il y a encore très peu de personnes,
Et que dans l’église aucune cloche ne sonne,
Au loin coule la rivière,
Je me balade, solitaire.

Ici, ce n’est jamais vraiment la grande foule,
Je me berce du clapotis de l’eau qui coule
En croisant les quelques clients qui "vont au pain",
Se saluent de loin ou se serrent la main
Moi, je me balade, serein.
Comme très souvent le matin.

Ici, tout le monde se connaît bien sûr,
Une atmosphère de permanence où tout dure,
On échange, on papote de tout et de rien,
C’est vraiment un entre-soi où l’on se sent bien.
Je me balade encore un peu,
Je me sens si bien parmi eux.

De temps en temps passe sur la place un tracteur
en toussotant, ou la voiture du facteur,
Dans cette ambiance familière aux airs d’antan,
Je me laisse glisser dans l’épaisseur du temps,
Je me sens alors à leur rythme
Dans une relation intime.

Aux beaux jours, commence la ronde des touristes,
Foule bigarrée de familles et de cyclistes
Qui montent vers le chemin Mémoire de pierre
En s’engageant dans la rue de la carrière.
Et moi, vers la fin de journée,
Je vais aussi m’y balader.

Dans l’âme, il y a la couleur du temps,  
Et dans le cœur sourd  la couleur du sang,
C’est le clin d’œil d’un coucher de soleil
Qui, l'été venu, resplendit et m’émerveille.
Comment s’en lasser : c’est si beau…
Encore plus beau qu’un tableau !

    

Voir aussi
* Hésiode, Les travaux et les jours et Virgile, "Les bucoliques" (églogues) --
* Théocrite (vers 310-250 av. J.C.) et Alain Blanchard, "Idylles bucoliques", éditions L'Harmattan, 2010 --
* Marguerite Yourcenar, La couronne et la lyre, poèmes traduits du grec, 1984 --

* Voir aussi d'autres exemples dans la Rubrique Poétique --

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