9 mai 2019
Paul Valéry La dormeuse
Sonnet à la Dormeuse
Quels secrets dans son cœur brûle ma jeune amie
Âme par le doux masque aspirant une fleur ?
De quels vains aliments sa naïve chaleur
Fait ce rayonnement d’une femme endormie.
Souffle, songes, silence, invincible accalmie,
Tu triomphes, ô paix pus puissante qu’un pleur
Quand de ce plein sommeil l’onde grave et l’ampleur
Conspirent sur le sein d’une telle ennemie.
Dormeuse, amas doré d’ombres et d’abandons,
Ton repos redoutable est chargé de tels dons,
Ô biche avec langueur longue auprès d’une grappe,
Que malgré l’âme absente, occupée aux enfers,
Ta forme au ventre pur qu’un bras fluide drape,
Veille : ta forme veille et mes yeux sont ouverts.
<< Christian Broussas Valéry, La Dormeuse, 11/04/2019 >>
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