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Site Univers littéraire
24 janvier 2013

Didier Van Cauwelaert, fiction et réalité

L'itinéraire de Didier Van Cauwelaert vers l'écriture romanesque

DIDIER VAN CAUWELAERT entre Nice et Paris

Un niçois qui a une tête de Flamand, ce n'est pas courant à Nice où Didier est né le 29 juillet 1960 de parents d'origine belge, et dans la cour de récréation, on le lui fait crûment comprendre. Van Cauwelaert sonne étrangement pour des niçois surtout habitués aux consonances italiennes. Lui se veut un "rêveur lucide" mais la réalité de la vie quotidienne et de l'école est plus prosaïque et brutale. Les relations sont plutôt mauvaises avec ses camarades, jusqu'au jour où...
 
Il trouve l'ouverture, le moyen de se faire accepter, un peu par hasard, en racontant des histoires, avec sa faconde et son sens du spectacle, [1] en se faisant out à la fois plus Flamand et « plus Niçois que je n'étais », dit-il dans une  interview. [2] La découverte de ce talent change son statut, désormais on le respect et on recherche sa compagnie, « alors j'ai découvert que l'imaginaire pouvait arrêter la violence », conclut-il quelque peu péremptoire.
 
Processus déterminant dans son évolution car, ajoute-t-il, « je me sentais nécessaire. Ça m'a donné envie d'aller vers les autres. »Il est ainsi parvenu à dépasser sa condition de "vilain petit canard", puis de sublimer l'image d'un père paralysé en le transformant en héros magnifique et sacrifié. Son univers onirique de contes l'entraîne dès ses 8 ans vers l'écriture. Enfant plutôt précoce, il décide d'écrire des romans  et, ne manquant pas de suite dans les idées, inonde pendant des années les éditeurs de ses productions. [3]
 
Là encore, le hasard va mettre sur son chemin la grande actrice Greta Garbo dans un restaurant niçois et lui donner à son imagination féconde l'idée d'un entretien imaginaire  dont le magazine Télé 7 jours publiera de larges extraits. Bon début, mais il sera d'abord critique pour enfants à FR3 Côte-d'Azur, devant attendre encore quelques années avant qu'en 1981, un éditeur ne s'intéresse vraiment à lui. « Ce qui compte, c'est d'avoir toujours quelque chose à attendre » écrira-t-il dan son roman La vie interdite. [4] Son but est d'apporter un réconfort, surtout dans mes moments difficiles de la vie, « c'est pour cela, précise-t-il, que je suis un romancier de la reconstruction. » Il a besoin d'action et de fiction, « de questionner le monde » à travers ses personnages.
 
Pour écrire en toute quiétude, il s'est ménagé une thébaïde près de Paris, avec sa collection de voitures anciennes ben rangées au garage, juste au-dessus de la pièce où il écrit et puise son inspiration. Là, il travaille dans l'univers de Marcel Aymé, l'un des ses auteurs favoris, le bureau capitonné de vert et "le fauteuil de Marcel" acquis depuis quelques années. Son appétence pour le para normal s'explique d'abord par des accidents de la vie dont il répugne généralement à parler, laissant échapper cette remarque :  « Ce n'est pas possible que je sois encore en vie. »
 
       "Double identité"
 
Il raconte cependant qu'un jour, hospitalisé pour être opéré d'urgence, il se met en relation téléphonique avec un thérapeute qui le soumet à un travail mental intense lui évitant finalement l'opération. Cette idée de « second départ, » qui lui est chère, « est d'abord dans ma vie avant d'être dans mes livres. » Il y puise cette ambiance para normale où baignent nombre de ses romans : Jérémie Rex qui pénètre par effraction dans un tableau de Magritte dans La Maison des lumières, Hélène dans son fauteuil roulant, qui irradie de bonheur dans La Demi-pensionnaire ou Jean-Luc Talbot qui se demande comment vivre une histoire d'amour avec une jeune femme du XVe siècle, quand on est contrôleur des impôts à Châteauroux en 2008 dans le roman La nuit dernière au XVe siècle ou encore Jimmy à qui l'on annonce qu'il est le clone du Christ dans L'Evangile de Jimmy. Roman étrange mêlant réalité et fiction dans L'enfant qui venait d'un livre associant textes , peinture et dessins dans ce qu'il appelle le Romanga. (mélange de roman et de manga)
 
Didier van Cauwelaert est un homme éclectique, curieux de s'exercer à toutes les disciplines de la littérature. Au théâtre, il est Molière 1997 du meilleur spectacle musical pour son adaptation du Passe-muraille, au cinéma, on compte pour l'instant 4 adaptations de ses romans, Un aller simple avec Jacques Villeret, Lorànt Deutsch, Barbara Shulz, L’Éducation d’une fée, Hors de moi et L’Évangile de Jimmy. Depuis 2010, il s'est attelé à écrire une saga en 4 volumes, Thomas Drimm, digne d'Harry Potter avec son jeune super héros qui veut sauver le monde et auquel bien sûr il arrive toutes sortes d'aventures, qui ouvre une nouvelle voie à la littérature jeunesse. [5] 

    

Références
[1] Il consacrera plusieurs années au théâtre, joue Sartre et met en scène des auteurs contemporains comme Ionesco, Anouilh ou Beckett.
[2] Interview au magazine Lire en juin 2006.
[3] Son premier roman est l'histoire d'un 'serial killer' en culottes courtes qu'il envoie chez Gallimard. Puis ce sera la BD avec un scénario envoyé au peintre Marc Chagall, un voisin de son oncle, qui refusera. À 12 ans, il écrit le livret d'un opéra pour guitare qu'il envoie à Alexandre Lagoya. Nouveau refus...
[4]  C'est à 22 ans en 1982, que les Éditions du Seuil publieront son premier roman intitulé "Vingt ans et des poussières" remarqué par François Nourricier.
[5]  « Une saga aussi ludique que Harry Potter, l'humour et l'esprit critique en plus. » Julie Malore, Le Point.

* Mes fiches sur Didier van Cauwelaert --
 
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